Réussir son stage en 1ʳᵉ année d’IFSI : un tremplin vers la profession infirmière
Le passage du cours magistral à l’étage, au chevet d’un patient, marque un véritable tournant dans la formation d’un·e futur·e infirmier·ère. Les deux premiers stages de 1ʳᵉ année d’IFSI sont bien plus qu’une obligation : c’est l’occasion d’entrer dans la peau du métier, d’expérimenter, d’observer et de poser les fondations de votre identité professionnelle. Le guide proposé par App’Ines – « Les stages en première année d’infirmier » – éclaire parfaitement cette phase clés.
Dans cet article invité, je mets en avant les principaux enseignements de ce guide, j’y ajoute quelques retours d’expérience et j’explique pourquoi ces premiers pas sont déterminants pour votre parcours.
1. Connaître l’organisation des stages
Selon le guide, en 1ʳᵉ année d’IFSI, l’organisation est la suivante :
- Un stage au semestre 1 : 5 semaines, soit 175 heures.
- Un stage au semestre 2 : 10 semaines, soit 350 heures.
- Il existe quatre types de stage que vous devez couvrir au cours de votre formation : soins de courte durée (médecine, chirurgie, urgences), soins de longue durée/soins de suite, santé mentale/psychiatrie, soins individuels ou collectifs sur des lieux de vie (domicile, crèche, écoles).
Pourquoi cela importe ?
Il s’agit d’une répartition structurée : vous débutez dans un cadre relativement « standard », puis vous restez plus longtemps pour approfondir. Le fait de varier les milieux permet de confronter votre projet professionnel à la réalité de terrain : vous pourrez plus facilement repérer ce qui vous attire ou non.
Conseil pratique : avant d’entrer en stage, repérez le secteur dans lequel vous serez – médecine, chirurgie, etc. – et informez-vous sur les spécificités de ce service (type de patients, protocoles, rythme).
2. Les objectifs du premier stage
Le guide identifie plusieurs objectifs essentiels de ce premier stage infimier :
- découvrir le milieu des soins, l’organisation d’un établissement de santé.
- acquérir les compétences techniques de base : soins d’hygiène, prise de constantes.
- s’intégrer à une équipe soignante et développer une relation soignant-soigné.
Pourquoi ce sont des piliers ?
Parce que ces bases posent tout le reste : sans maîtrise minimale des gestes, des normes d’hygiène, de l’éthique du soin et de la relation au patient, il devient difficile d’évoluer vers des responsabilités plus grandes. Ce stage n’a pas pour ambition d’être totalement autonome : il s’agit d’observer, d’apprendre, de comprendre les fondements.
À retenir : votre attitude compte autant que votre technique. Montrer que vous êtes attentif·ve, respectueux·se et curieux·se vous rendra vite crédible.
3. Conseils pour maximiser cette première immersion
Le guide propose des recommandations précieuses :
- Réviser les bases avant de commencer (soins d’hygiène, médicaments, surveillance).
- Se préparer mentalement : ce que l’on voit en stage peut être éprouvant (douleur, décès, fatigue).
- Bien avoir son matériel (bloc-notes, stylo 4 couleurs, ciseaux médicaux, uniforme complet).
- Se renseigner sur le service d’accueil afin de mieux s’intégrer.
- Poser des questions et être curieux, car l’apprentissage passe par l’interaction.
- Maintenir rigueur et hygiène à tout moment.
Mon conseil : soyez proactif·ve dès le départ
Voici quelques pistes concrètes :
- La veille du premier jour, relisez vos fiches de soins et faites une check-list (chaussures, badge, tenue, matériel).
- Pendant la première semaine, repérez les « routines invisibles » de l’équipe (horaire des transmissions, façon de poser le dossier patient, logistique matérielle) : cela vous aidera à ne pas rester « extérieur·ère ».
- À la fin de chaque journée, notez un fait marquant, une émotion ou une question que vous poser. Cela vous servira à structurer votre mémoire de stage et à réfléchir à votre posture.
- Si vous avez un coup de fatigue ou un moment difficile, prenez-le en compte : vous entrez dans un métier exigeant d’un point de vue émotionnel. Ne minimisez pas votre besoin de débriefer et de vous reposer.
4. Pourquoi ce stage est un tremplin pour votre futur professionnel
Même si ce premier stage peut sembler « découvrir » plus que « faire », il remplit des fonctions stratégiques pour votre trajectoire :
- Validation de l’adéquation : Vous verrez si l’univers hospitalier ou de soins vous correspond réellement.
- Réseautage informel : Le stage vous permet de vous faire remarquer, de montrer votre sérieux et vos qualités humaines — ce qui peut favoriser les placements ultérieurs.
- Construire une posture professionnelle : Le contact patient, l’équipe, les soignants, les situations complexes vous obligent à réfléchir : « Quelle infirmier·ère je souhaite être ? ».
- Base pour les stages suivants : Les compétences que vous aurez observées/expérimentées vous serviront pour aller plus loin au semestre 2 puis en deuxième année.
5. En conclusion : comment tirer le meilleur de cette première année
Le guide d’App’Ines nous rappelle que vos deux premiers stages sont beaucoup plus qu’une formalité : ce sont des piliers pour votre identité professionnelle. Il ne s’agit pas uniquement de « faire des soins », mais de vous installer dans une posture d’observation active, d’apprentissage constant et d’intégration à l’équipe de soin.
Entrez dans votre stage avec humilité, curiosité, mais aussi ambition raisonnée : ambition d’apprendre, d’intégrer, de réfléchir à votre rôle, et peut-être même d’anticiper – quel type de service vous attire, vers quelle population vous vous sentez naturellement tournée.
Et surtout : soyez patient·e avec vous-même. Vous n’êtes pas attendu·e comme un·e expert·e le premier jour, mais comme un·e apprenant·e engagé·e. Chaque geste, chaque question, chaque observation compte. Avec cette attitude, vous donnerez tout son sens à votre stage de 1ʳᵉ année.